Dernière course de préparation avant l’Ironman de Nice. Cette fois les sensations commencent à revenir en course à pied, et je suis impatient de voir ce que ça va donner en compétition. Cette épreuve arrive au milieu d’une période de charge, mais je ne me sens pas fatigué.
Le plateau est très relevé avec la présence du champion du monde Bertrand Billard, et de plusieurs très bons autres triathlètes, mais je pense qu’une place dans le top 5 est envisageable.
Le départ est donné très tardivement, à 11h, dans les eaux du lac du Salagou. La température est déjà très élevée, et vu que ce sont les premières chaleurs on se dit qu’on va souffrir ! De plus, le parcours vélo et cap est très accidenté, et il y a beaucoup de vent… Ca va être une boucherie !!
Déçu de la natation de mon dernier half, j’essaie d’appuyer un peu plus et de tourner les bras plus vite. Le départ dans l’eau est fluide donc j’arrive à ne pas prendre de coups, à relativement bien m’orienter et à poser ma nage. Je sors en 67e position en 32’30 pour 2000m annoncé, à 7min du champion du monde Bertrand Billard (qui était 11min devant moi lors de mon dernier half à aix…je suis en progrès !).
Après une transition difficile car une grande distance à courir sur un sol très abîmé, j’enfourche le vélo, bien décider à continuer sur ma bonne lancée.
Le parcours comporte 2 boucles avec 750m de dénivelé par boucle, autant dire que ce ne sera pas de tout repos ! Dès la sortie du parc, on trouve une belle bosse qui me paraît interminable et annonce la couleur. Se suive ensuite une alternance de portions en faux plats montants et descendants, qui passent relativement bien car plutôt vent de dos. Je suis sur un bon rythme et gagne rapidement beaucoup de places.
Au 15e km se trouve la principale difficulté de la boucle, un col de 5km à environ 6% de moyenne. Mais le vent sera dans le dos et on monte donc assez bien. En revanche, à partir de la descente, c’est du vent ¾ face ou face sur quasiment tout le reste du parcours.
Sur la fin du tour, on arrive à une bosse pas très pentue mais assez longue, et surtout plein vent de face, où on est littéralement scotché au bitume ! Je ne me sens pas au top, mais c’est pour tout le monde pareil. De plus, il manquait un ravitaillement sur le 1er tour, je n’ai plus d’eau depuis 20km et je suis complètement déshydraté. Dès la fin du 1er tour je sais que la course va être difficile. Je termine le 1er tour en 14e position, déjà bien entamé.
Je continue de remonter quelques concurrents jusqu’au haut du col du 2e tour, je suis alors 8e. A ce moment là je ne vois plus personne devant, même au loin…Vu la difficulté de la fin de boucle vent de face, et vu les conditions, je me décide à gérer la fin du vélo sans forcer, car j’imagine qu’il va y avoir de grosse défaillances sur la course à pied.
Je pose donc le vélo 8e avec 6’30 de retard sur le 3e. La course à pied est un trail sur terre rouge avec pas mal de dénivelé, mais surtout une chaleur étouffante, pas d’ombre et du vent.
Bref là aussi on ne va pas battre des records ! J’ai l’impression de ne pas avancer, de subir dès le début. J’arrête ma montre car je ne veux pas voir ma moyenne ! J’essaie de me reprendre et je vois quelques concurrents esseulés devant moi, ce qui me motive un peu. Je fini le 1er tour en 6e position à 3min30 de la 3e place. J’ai donc repris presque la moitié du temps et là je me dis que si moi je ne cours pas vite, les autres vont encore moins vite et que tout le monde est dans le dur ! (raisonnement simpliste je vous le concède, mais qui montre qu’il me reste un soupçon de lucidité). Je m’accroche donc pour ne pas subir et garder du rythme, et essayer d’aller chercher des places, même si au fond de moi c’est surtout de l’eau et la ligne d’arrivée que j’ai envie d’aller chercher…Je fais au mieux mais difficile de se motiver car je ne vois pas mes adversaires directs, il y a surtout des concurrents attardés qui sont dans leur 1er tour.
Je double le 5e sans le savoir puis on m’annonce le 4e pas loin devant mais je ne sais pas qui c’est ni où il est… Arrivé sur la finish line je vois enfin Pierre Dorez en perdition à 50m, je sprinte donc mais échoue pour 4s… Ah si je l’avais vu avant !
Au final c’est tout de même un belle 5e place à 40s de la 3e place, et à 12min du champion du monde (qui était 22min devant moi à Aix, même si là il se l’ait joué sûrement un peu plus cool). Ma satisfaction principale, le meilleur temps course à pied ! Et le fait d’avoir mieux résisté que les autres à la chaleur, de bonne augure pour Nice !
Encore 2 grosses semaines d’entraînement et ce sera la fin de la prépa !
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