Actus

22/08/2014

Compte rendu ironman Zurich

posté à 19h11

Seulement 4 semaines après mon 1er ironman à Nice, je décidais de m’inscrire à l’IM de Zurich. Fou ? Oui sûrement ! Mais je n’avais rien à perdre : Manon étant déjà qualifiée pour Hawaï, je l’accompagne quoiqu’il arrive en tant que coach. Donc quitte à aller là bas, autant me donner une autre chance de participer à cette course mythique !

La fatigue de Nice est encore bien présente, je n’ai pas pu beaucoup m’entraîner entre ces deux compétitions, et je sais que je serai certainement un peu moins performant. Mais néanmoins je suis confiant car je doute que le niveau dans ma catégorie soit aussi relevé, et je me sens capable de faire un chrono similaire.

Nous arrivons le vendredi soir à Zurich (la ville où il est impossible de se garer). Une bonne nuit dans notre petit appart de location (sans place de parking) et le samedi c’est retrait des dossards, préparation des sacs, chaussettes de récup, malto…un air de déjà vu ! A la différence qu’ici tout se fait sous la pluie ! J’essaie de rentrer doucement dans la course mais sans grand succès…



Réveil dimanche matin à 4h30 : petit déj vite avalé et c’est parti pour le parc à vélo. L’organisation est un peu plus folklorique qu’à Nice, un peu moins carrée, mais il y a quelques différences qui sont assez sympa et font le charme de cette épreuve.

On a par exemple accès à ses sacs le matin de la course, détail qui me permet de constater que toutes les affaires déposées hier sont trempées ! Je change donc quelque peu mes tenues et stratégies de transition.




Après ces quelques changements de dernière minute, il est temps de se positionner dans l’aire de départ. Ici rien à voir avec Nice : le départ se fait en mode course de village, sans sas de niveau, et on se place où l’on veut.

Pour l’instant il ne pleut pas (encore ? plus ?) ! Le parcours se fait dans le lac de Zurich : 2 boucles et une sortie à l’australienne. Je sais en ayant analysé les chronos de l’année dernière qu’il y a bien plus de 3800m, ce qui n’est pas à mon avantage, mais avec un peu de chance peut être auront ils corrigé l’erreur cette année ?




Le départ est lancé ! Je ne suis pas trop dans la course, je ne cherche pas à me battre, je nage à l’économie. Bref je subis !! La 1ere boucle me parait très très longue… J’arrive enfin à la sortie à l’australienne, seul moment de plaisir de ma partie natation, très sympa car on court sur une petite île pour replonger de l’autre côté, au milieu du public ! Manon arrive même à me voir et à m’encourager. Mais il faut déjà replonger…La 2e boucle est encore plus longue que la 1ere, ça n’en finit pas…J’attends désespérément la fin...

Je sors finalement en 1h14 ! Pas terrible car même si d'après certaines sources il y aurait entre 4100 et 4200m, je sors 700e de l’eau alors qu’à Nice j’étais 586e (même nombre de partants). J’ai mal aux bras, la tête qui tourne, mais ce n’est pas grave c’est maintenant que ça commence.

Le vélo se compose de deux boucles similaires. La pluie est arrivée. On commence par 30km tout plat autour du lac, et il n’y a pas de vent pour ce 1er tour. Très vite je me sens en jambes et je rentre vraiment dans la course. Je double continuellement beaucoup de monde et assez nettement alors que le parcours est très roulant, ce qui me fait penser que j’ai vraiment du mal nager et que je suis loin au classement.

Je termine ces 30 premiers km sans forcer à 41.3 de moyenne, sûrement dû à l’euphorie car à l’entraînement je suis obligé de bien appuyer pour rouler à cette vitesse.

On tourne ensuite dans les collines, avec 20km vallonnés alternant petites bosses, coups de cul, faux plats montants et descendants. Il pleut toujours un peu et il ne fait pas bien chaud en trifonction, alors j’appuie dans chaque bosse pour me réchauffer.

Vient ensuite la principale difficulté, the beast, 3km à 7% de moy. Là je me régale, j’appuie pas mal, peut être un peu trop… (6e temps sur strava). Au sommet petite descente, puis on enchaîne avec un bon gros faux plat près d’une voie ferrée. On redescend ensuite sur le lac pour repartir en sens inverse. Encore 10km de plat, et pourtant je croise déjà les 1ers pros qui entame leur 2e tour vélo…aie j’ai du vraiment mal nager !

Au 85e km, il y a une dernière bosse, heartbreak hill, un petit mur de 1km à plus de 10%, un enfer pour les jambes, mais un vrai plaisir pour la tête, car des spectateurs sont massés de part et d’autre de la route : l’ambiance est incroyable, la route s’ouvre juste devant nous comme au tour de France. Et le must, c’est la zone de ravitaillement personnel en haut de la bosse, où nos proches disposent de 50m pour courir avec nous, nous encourager, nous donner ce dont on a besoin. Je peux donc partager ce moment magique avec Manon qui, surexcitée, m’encourage, court et m’annonce les écarts : 40e de mon groupe d’âge (ouh la la) mais à seulement 13min du 5e (ahhhh ouf !).

Mais c’est déjà fini, on descend et on repart sur le 2e tour. Je m’énerve un peu à cause de ma place, je ne comprend pas comment je peux être si loin avec le rythme que je mène à vélo (2h20 au 1er tour pour les 90km).

Le second tour sera très différent. Je suis toujours bien en jambes, mais le vent s’est levé. Une bonne partie vent de face de l’autre côté du lac. Le rythme ne sera donc pas le même, mais ce n’est pas là l’essentiel.

Ce qui est plus embêtant c’est qu’il n’y a plus personne devant, et vu ma place je ne suis pas très confiant. Je me retourne et là surprise : une vingtaine de concurrents sont dans ma roue ! Aucun arbitre.

On roule un petit peu et on aperçoit au loin un groupe, tous en peloton là aussi ! Je reviens dessus, les double et bien sûr tous s’accrochent…puis à nouveau personne devant…puis rebelote avec un 3e groupe ! Il reste encore 10km de plat et je me retrouve avec plus de 40 gars sur le porte bagage…

Dépité, j’arrête de rouler et laisse les autres passer devant. Du coup on ne roule plus mais au moins je me repose. J’attends les bosses. Dès la 1ere, je sors tout le monde, et reviens sur les lâchés du groupe d’avant.

En fait je crois que Zurich est l’ironman du drafting ! Il n’y avait que des groupes, qui explosaient sur chaque bosse, et se reformaient sur le plat.Bref de toute façon ce ne sont pas eux mes concurrents directs, mais j’espère que ça ne roule pas pareil devant, car là ce serait bien plus embêtant…

J’essaie de rester concentré et de faire ma course. Seulement mes accélérations successives dans chaque bosse m’épuisent un peu, et la fin de boucle devient un peu difficile.

Du coup je temporise sur les 10 derniers km pour bien préparer le marathon. Je pose le vélo et Manon m’annonce 30e ! Euh ? Du classement général ou de mon groupe d’âge ?

Malheureusement c’est bien ma place dans ma catégorie…Je saurai après la course qu’au classement général j’ai posé le vélo en 92e position, contre la 32e à Nice, alors que j’ai pourtant roulé au même niveau. La faute certainement à une natation encore plus mauvaise, et à un parcours trop roulant avec drafting, peu propice à créer des écarts.

Quoiqu’il en soit, avec un chrono vélo de 4h51, et une transition assez rapide, je reste dans la course pour un 9h10 9h15 qui me conviendrait tout à fait.

Mais dès les premiers km course à pied, je ne me sens pas bien du tout : mauvaises sensations, impression d’être sec… Le moral n’est pas là, les jambes sont lourdes, je suis enervé par ma place, et en plus je ne double personne sur ce début de partie pédestre. Mais Manon trouve les mots pour m’encourager et me remotiver. Du coup je ne lâche pas, j’essaie de partir prudemment et de rester dans ma bulle, et au bout de quelques km je commence à me sentir de mieux en mieux.

Finalement cette méforme en début de marathon est peut être un mal pour un bien : elle peut me permettre de ne pas refaire la même erreur qu’à Nice et de ne pas partir trop vite. Je me cale donc à 14 /14.5 pour assurer un marathon en 3h, 3h10 grand max si j’explose.

Je reprend confiance, commence à reprendre pas mal de monde, j’essaie du coup de garder le même rythme, de ne pas accélérer, car je sais qu’en gardant ce rythme je suis sur des bases de 9h10. Donc même en explosant sur les 10 derniers km, je pense que j’ai une bonne marge sur la qualif.

Le parcours à pied n’est pas très roulant, il se compose de 4 boucles avec pas mal de ponts, tunnels, relances, et une petite bosse dans un parc. Mais au moins il n’est pas monotone, et c’est peut être ce qui importe le plus sur un ironman.

C’est vers le 15e km, dans la montée du parc, que mon corps va me lâcher sans prévenir. Alors que je me sens de mieux en mieux, c’est le drame : mon mollet claque d’un coup dans la bosse. Douleur vive, tout s’écroule, je ne peux plus pousser avec la jambe droite… Dépité je passe devant Manon en lui annonçant la nouvelle. Voyant que je boite terriblement, elle veut que je m’arrête mais je ne l’écoute pas, je continue. Je me dis que la douleur peut passer, et que même en terminant sur un pied je peux me qualifier.

Je continue encore 5km, mais en repassant devant Manon je suis obligé de m’arrêter car la douleur est beaucoup trop vive, je ne veux pas me blesser davantage et compromettre ma fin de saison. De toute façon, je n’aurai pas eu la force mentale de continuer avec cette douleur. C’est donc un abandon pour moi.

L’ironman commençant vraiment au 20e km de la course à pied, je ne saurai jamais ce que cette course aurait pu donner. Je sais juste qu’au 15e km avant ma blessure j’étais à seulement 8min de la 2e place.

Je suis un peu déçu de ne pas avoir pu défendre mes chances jusqu’au bout. Pour le reste je n’ai pas à avoir de regret car j’ai fait le maximum et j’ai tenté ma chance.

Je fais malgré tout une belle course avec un bon vélo à plus de 37 de moy (1300m de dénivelé), qui plus est avec un vélo de route classique (sur les portions roulantes, un vélo clm m’aurait je pense bien avantagé).

L’épreuve est très sympa et c’est dans tous les cas une belle expérience. Si c’était à refaire je n’hésiterai pas !

Maintenant place à la récupération, pour soigner ma petite déchirure au mollet, puis préparation pour le prochain objectif : les championnats du monde 70.3 au Canada.

La participation à ces championnats du monde (70.3 pour Manon et moi, ironman d’Hawaï pour Manon), demande un investissement financier très important, qu'il est difficile pour nous de supporter en intégralité.

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